samedi, mai 06, 2006

Le narrateur est une fenêtre.

L'air frais frissonne autour. On le sent sans le voir, comme une peur à l'esprit, il passe tout près. Il effleure, il caresse, il menace. Il sourit dans l'ombre qu'il apporte de loin. Il remet l'homme à sa place. Il soupire à l'oreille et réveille la terre.

Il pleut de la poussière de printemps, de pollens et de graines. Ca crépite comme le feu, comme des branches qui brûlent. Ca monte du sol, tombe du ciel, émane des murs et des fleurs. Le monde trempé boit la bouche pleine. Et les pétales tombent comme des étoiles filantes.

Un trait de lumière gratte le vernis de la pierre. Une première note perce le silence. La fenêtre chante à nouveau. C'est un oiseau de bonheur.