Dans l'ombre d'une vague
Ah la la...
Chers lecteurs. Oubliez tout ce que je vous ai dit jusque là concernant le surf en kayak. La soirée d'hier explose tous mes repères de sensations.
Je m'explique. Depuis quelques jours, le soleil est revenu, et le vent est tombé. La surface de la baie ressemble à celle d'un verre d'eau. Un miroir. Etant quelques peu grippé à cause de la climatisation de l'école et autres starbucks coffees, et étant occupé par les divers travaux de l'école, je n'ai pas pu sortir. Jusqu'à hier après-midi.
16:00. Mise à l'eau. 16:20 environ: face aux vagues.
En vrac, un arc-en-ciel est venu couronner le ciel pendant toute la durée de ma sortie, c'est à dire deux heures trente. La lumière est magique : le soleil est véritablement flamboyant sur la mer, alors que les nuages s'accrochent et se diffusent sur l'île. Le spectre de couleur dessine un demi cercle, comme une auréole multicolore au dessus de Koko Head, le volcan éteint. Le soleil, qui descend rendre visite à l'horizon, est d'un jaune éclatant, qui éclaire la bordure de l'île. Elle semble en flammes. Le ciel des montagnes est gris, la bruine rend certains morceaux du paysage brumeux. Le gris des airs contraste avec la luminosité du jaune qui allume les maisons, les palmiers, et tous les éléments bordant l'océan.
Et les vagues... Depuis mon arrivée et mes premières tentatives, le bonheur venait de l'effort, de nombreux échecs et de quelques succès, de la fatigue récompensée, des paysages.
Hier, j'ai enfin récolté le vrai fruit de mes efforts. J'ai surfé avec beaucoup de réussite. Droite, gauche, je prends mes marques, j'apprivoise des vagues qui m'effraient, je parviens a me diriger, à faire l'effort au bon moment, à glisser tout en douceur, tout en vitesse, tout en sensations.
La bruine me rejoint et mitraille la surface d'innombrables impacts qui chahutent la mer. Alors que le couchant approche, les vagues en s'élevant dans mon dos cachent le soleil et me plongent dans l'ombre. En se retournant, le spectacle du soleil au travers de la vague qui se soulève, prête à s'effondrer sur moi, est saisissant.
Autant dire que je me suis fait plaisir comme jamais. C'était époustouflant. Je suis retourné ce matin, vers sept heures, avec mon hôte, et j'ai pris moins de plaisir. Quelques erreurs, de la fatigue, des vagues trop petites parfois interrompues par une série trop impressionante encore.
Quoi qu'il en soit, j'ai le sourire aux lèvres et la fatigue au corps. Exceptionnel, vraiment.
1 Comments:
Si je comprends bien:
si la mer avait été une femme, elle aurait pris beaucoup de plaisir.
En tous les cas on dirait qu'elle te l'a bien rendu.
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