samedi, janvier 21, 2006

Le temps d'un levant

C’est un matin tôt
Sur la baie de San Francisco
L’eau rince
Le bois qui grince
Du pas des hommes
Qui, calmes, dorment.

Le chant des mouettes
Chahute nos têtes
Le sel des airs
Le ciel désert
Et les milliards d’étoiles
En moins
Que le voile opaque de la ville
Cache avec soin.

La mer dans les murs
Porte sa griffure
Et sur sa jambe le lampadaire
Eclaire les oiseaux blancs de la barrière
Qui ne dorment pas, ni le banc vide.
Au contraire,
Les yeux grands ouverts,
Ils regardent le monde éteint, et attendent.

Le voilà qui chauffe
La ligne d’horizon
L’obscurité le froid s’en vont
Il approche
Et se hisse sur la glace du globe
Le levant
Couvre son pays d’or
De lumière d’aurore
Et ne laisse jamais le ciel en sang

La lumière allume
Le plancher de la planète
Et le jour exhume
Les contours les arêtes.

Les grands oiseaux blancs
Ont pris leur envol
Alignés épaule contre épaule
Ils acclament un roi vivant.

Le vieux lampadaire
Sans rien dire
Vient de taire son éclat
Tandis que le banc entend déjà
Les premiers pas des coureurs
Et les amoureux battements de cœur.

Les ombres abandonnent les visages
Le jour reprend ses terres
Sans même faire la guerre
Les couleurs bientôt règnent sans partage
Sur notre théâtre découvert,
Un miraculeux matin d’hiver.

1 Comments:

Blogger Alex Nagoyaszewski said...

eh merde...j'ai lache une larme...

9:54 AM  

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